Centre Orchidée Home

Projecteur sur le Centre Orchidée Home pour un bien-être des enfants autistes au Cameroun

17-05-2014

Encore mal connu, l’autisme reste incompris de la majorité des Camerounais. Il existe cependant quelques structures qui se battent pour faire connaitre cette maladie d’un maximum de personnes et qui oeuvrent pour un bien-être des enfants autistes.

Parmi ces structures, on peut citer le Centre Orchidée Home (COH) dont nous vous avions parlé il y a quelques temps déjà (Lire l’article : 7ème édition des journées camerounaises de l’autisme ). Aujourd’hui, Débora Bell, Chargée de Communicationdu COH a accepté de répondre à nos questions.

Bonjour Debora, peux tu te présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Debora Bell Siade, étudiante en sciences de gestion, et Chargée de Communication de l’Association Orchidée Home.

Les Journées Camerounaises de l’Autisme ont eu lieu il y a quelques semaines, peux-tu nous rappeler sommairement les activités qui s’y sont déroulées ?
Les JCA se sont tenues pour leur 8ème édition du 31 mars 2014 Au 4 avril 2014 à Yaoundé et Douala. Le thème de cette édition était « L’autonomie des personnes avec autisme, une responsabilité partagée ».

Des ateliers clefs ont ponctué ces journées, chacun dédié à des cibles bien particulières (400 participants). Ainsi le secteur médical (médecins, travailleurs sociaux, enseignants, étudiants en médecine) a eu droit à un atelier sur la pratique au diagnostic précoce et à un atelier relatif à l’hygiène bucco-dentaire des personnes avec autisme.

L’atelier de capacitation psychologique (exposé suivi d’échanges intéractifs) avec pour thème « la souffrance clandestines des parents d’enfants avec autisme et autres TED » rassemblaient travailleurs sociaux, éducateurs, parents, étudiants en médecine et en sciences sociales

Enfin, le grand public a pu assister au forum sur les métiers des services à la personne.

Quel bilan fais-tu de cette 8e édition des JCA ?
Les JCA, grâce aux ateliers présentés précédemment apportent des réelles connaissances aux professionnels. Le bilan ce n’est donc pas aujourd’hui, mais demain, puisque ces professionnels doivent mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Par ailleurs il est ressorti de ces JCA que l’initiative de diffusion de l’information afin de sensibiliser les familles affectées était importante et nécessaire. Enfin de part le forum sur les métiers de la personne, les personnes étaient contentes de comprendre ce que voulaient dire des termes tels que psychomotricien ou orthophoniste.

Quel est ton avis sur la gestion de l’autisme au Cameroun ?
Je dirais plutôt « prise en charge » de l’autisme. Le travail de sensibilisation fait avec les JCA est parrainé depuis 2010 par la Première Dame. Cet engagement est la conséquence de la participation de Son Excellence Mme Chantal Biya, Première Dame du Cameroun au forum mondial sur l’autisme à New-York en 2010 et de sa volonté certaine de faire avancer la cause de l’autisme au Cameroun. Par ailleurs, les JCA mobilisent les ministères (Education de Base, Affaires Sociales, Promotion de La Femme et de la Famille et récemment ceux de la Formation Professionnelle et de l’Enseignement Supérieur). Donc on peut dire que les pouvoirs publics ont conscience de l’autisme, et les choses avancent, certes doucement, mais dans le bon sens.

Il importe également de souligner l’implication grandissante du corps médical. En effet les professionnels, mieux sensibilisés, prennent conscience de leur rôle dans le diagnostic et le suivi des personnes atteintes d’autisme. Les familles de ces dernières ne sont pas à laisser de côté non plus. Elles apprennent à avancer, malgré ce handicap sur lequel elles peuvent mettre un nom autre que sorcellerie.

Parle nous du centre, qu’est ce qui a motivé la création d’une institution spécialisée pour les enfants autistes ?
En 2005, au moment de la création du Centre Orchidée Home, le constat est fait de l’inexistence de structures parfaitement adaptées à la prise en charge des troubles du spectre autistique. Madame Marie Melanie Bell, sous l’égide du Lions Club Douala Orchidée dont elle est alors présidente, entame une campagne de levée de fonds pour la construction du centre. Soutenue par de grandes entreprises de la place, l’association Orchidée Home et le centre associé voient le jour. En partenariat avec une psychologue pour enfants, Mylene Lemus, il a pour but de diagnostiquer des enfants atteints de TED et de leur permettre un suivi individualisé pour des progrès sensibles. Le centre vient ainsi alléger les souffrances de plusieurs familles.

Pourquoi « Orchidée » ?
Il s’agit d’une référence au Club Lions porteur du projet.

Quelles sont vos activités au cours de l’année, mis à part celles organisées pendants les JCA ?
Le COH un centre de rééducation : il s’agit donc de prendre en charge l’enfant selon le programme éducatif établi par le psychologue, et de former les parents qui vivent avec ces enfants. Comme vous le savez, l’éducation c’est aussi à la maison. Par ailleurs l’Association Orchidée Home est dotée en plus d’une école primaire (pour favoriser l’intégration scolaire des enfants atteints d’autisme en milieu ordinaire) et d’un cabinet d’orthophonie. Le COH organise aussi des ateliers de formation destinés aux familles et aux professionnels. Enfin, durant les grandes vacances 2014 nous organiserons des Portes Ouvertes pou présenter les nouvelles structures de l’association Orchidée Home. Nous vous en parlerons plus en détails le moment venu.

Comment collaborez vous avec l’Etat sur vos projets ?
Les pouvoirs publics sont des partenaires de choix dans notre action. Nous sommes une association reconnue par le ministere des affaires sociales. Notre partenariat avec l’Etat s’étend même avec les deux nouveaux projets du COH. Pour ouvrir le ML-COH Formation (centre de formation d’éducateurs spécialisés et de moniteurs éducateurs) , et l’ISSPA (Institut Supérieur de Psychopédagogie appliquée) nous demandons l’autorisation des ministères concernés (respectivement MINFOP et MINESUP). Ce dernier valide par exemple les programmes universitaires.

Peux tu nous donner quelques chiffres concernant l’autisme au Cameroun ?

L’autisme au Cameroun touche un enfant sur 100.

 Qu’est ce qui n’avance pas dans le domaine pour toi ? ou alors qui avance lentement ?
Notre plus grand souhait serait de voir plusieurs centres tels que le COH ouvrir leurs portes. Nous avons bon espoir que cela se fera dans un futur proche.. Mais en attendant, il y’a des contraintes techniques réelles. En effet, ce n’est pas tout de construire des bâtiments et de prendre des enfants : il faut pour ces enfants une prise en charge spécialisée (diagnostic effectué en amont par des spécialistes) grâce à des éducateurs spécialisés. Or actuellement le COH fait toujours venir des professionnels de l’étranger. Il importe donc d’abord de former localement les professionnels.

Comment est ce qu’un camerounais lambda, qui ne se sentirait pas concerné par la maladie, peut-il agir pour aider à lutter contre cette maladie ?

Tout d’abord, le camerounais lambda peut s’informer parce qu’actuellement de nombreuses personnes ne savent toujours pas ce que c’est l’autisme et ont peut-être des personnes autour d’elles qui sont en souffrance sans le savoir. Ensuite, à travers la vente (de poulets de ferme, de carte de vœux, etc.) le COH essaye de collecter des fonds. Acheter nos produits nous aiderait donc.

Centre Orchidée

Si je dis afro inspiration vous me répondez ?
Pile dans le mil. Notre plus grande fierté au Centre Orchidée Home est de développer un centre d’excellence en plein coeur de l’Afrique. C’est un exemple que l’Afrique peut être symbole de réussite.

Un dernier mot pour Afrokanlife ?

Merci pour l’opportunité que vous nous donnez de nous faire la voix de l’autisme.

 

src:http://www.afrokanlife.com/

By Fady Bello -

 
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