Marie Mélanie Bell: « Le chef de l’Etat est attentif à toutes les causes»
Marie Mélanie BELL, Présidente fondatrice du centre Orchidée Home.
Comment avez-vous accueilli la décision du chef de l’Etat qui reconnaît votre œuvre d'utilité publique?
C’est évidemment dans une grande surprise, beaucoup d’émotion et une grande joie que j’ai accueilli cette nouvelle. Ensuite, j’ai pensé à mon fils, au chemin parcouru et à toutes les rencontres qui ont jonché ce long parcours : ma famille, mes amis, les ministères, les scientifiques, les sociétés qui ont cru en nous. Une pensée toute spéciale à l’endroit de la première dame du Cameroun, notre maman, Chantal Biya, qui nous a permis de sortir l’autisme de l’ombre grâce au soutien de sa Fondation. C’est avec une immense joie que j’ai appris que le chef de l’Etat, S.E.M Paul Biya, est attentif à toutes les causes et aux efforts des personnes engagées.
Après cette reconnaissance de toutes les actions que vous menez, on sait que l'autisme, votre domaine d'action, reste encore mal connu au Cameroun.
Qu'est-ce que Vous entendez faire pour faciliter la prise en charge de ce handicap?
Beaucoup a été fait, mais beaucoup reste à faire. Depuis 2006, les Journées camerounaises de l’autisme organisées d’abord à Douala et ensuite à Yaoundé avec l’appui de la Fondation Chantal Biya, ont permis de mettre en lumière ce handicap à vie. L’autisme est sorti de l’ombre grâce à cette forte mobilisation des pouvoirs publics, des scientifiques et des familles. Nous continuerons par ces campagnes de sensibilisation à travers les dix régions, à interpeler la communauté médicale pour un diagnostic précoce de ce handicap, la communauté éducative pour l’introduction de l’autisme dans les curricula de formation des enseignants dans les Ecoles normales d’instituteurs de l’enseignement général (ENIEG). Mais, notre objectif prioritaire à très court terme est l’intensification et la vulgarisation de la formation de nombreux professionnels aux métiers du social, au sein de nos instituts de formation d’enseignement supérieur.
On sait justement que la prise en charge n'est pas aisée. Quelles stratégies nouvelles identifiez-vous pour un encadrement efficient des autistes?
Comme vous le dites si bien, la prise en charge de ce handicap est difficile. Elle nécessite non seulement l’engagement de la famille, mais tout le système éducatif, toute la société et bien sûr le soutien du gouvernement. Le chef de l’Etat l’a très bien compris, c’est pourquoi il a signé ce décret, qui est un acte fort qui nous donne plus d’ouvertures pour solliciter aussi bien les ressources nationales qu’internationales, avec plus de notoriété. La prise en charge de l’autisme au même titre que tous les autres troubles qui minent les enfants en difficulté, doit être un problème de solidarité nationale, pour que l’éducation profite à chaque enfant autiste.
Source:Cameroon Tribune